Espace presse
Dossier spécial sur Gérard
Portrait de Gérard Lefort dans le magazine L’Handispensable

C’EST L’HISTOIRE DE GÉRARD LEFORT EN GUEULE ET EN ROUE LIBRE !
One man show

Gerard Lefort est une bombe à comique qui explose de rire à tout moment et il a choisi la scène pour s’éclater en direct. Son « One man show » intitulé « Asseyez-vous, ça va faire mal ! » libère les zygomatiques. « Des valides trouvent que c’est parfois limite alors que certaines personnes handicapées estiment que je pourrais aller plus loin encore. On ne sait jamais placer le curseur en matière d’humour ! » A la question « Qu’est-ce qui vous fait rire ? » Il répond aussitôt « Moi ! ». L’homme a du ressort et pas uniquement au niveau des roues !

Tout a commencé à Nogent le Rotrou en 1956… Ce Percheron de naissance et judoka émérite –ceinture noire 3ème Dan- va rouler carrosse au nord, au sud, à l’est et même très à l’ouest… On va le retrouver instituteur à Marseille, puis professeur de mathématiques à Albertville, conseiller professionnel à l’ANPE dans le Pas de Calais, puis à Pointe à Pitre (tiens, tiens !) de 33 ans à 40 ans. « Ne vous méprenez pas… J’étais quelqu’un de timide, renfermé sur lui-même. C’est seulement à la fac loin de mes parents que je me suis épanoui. Je me suis lâché et j’avais ce besoin d’être libre ! Jusqu’alors, j’avais le sentiment d’étouffer ! » explique-t- il.

Revenu avec sa femme en Métropole pour enseigner dans l’académie de Poitiers, il va être victime d’un accident de moto sur le chemin de l’école. « Je n’en ai aucun souvenir ! J’étais pourtant un motard expérimenté qui avait fait du rallye et qui en était à son vingt-cinquième engin ! Cet accident a été une révélation ! Les dégâts ont été énormes… Le traumatisme, le fauteuil, le divorce… Mais j’étais tellement heureux d’être vivant ! J’ai l’impression de faire du rab alors j’en profite à fond ! Aussitôt dit presque aussitôt fait : nouveau corps, nouveau boulot et nouvelle compagne !

Gérard ne reprend pas la classe. « J’avais un travail administratif au service d’aide à domicile ! Et puis, je suis parti en vacances avec un copain en République Dominicaine et je me suis dis « Qu’est-ce que je fous en Charentes où le soleil ne brille pas obligatoirement tous les jours ? ». J’ai donc demandé ma mutation pour la Guadeloupe dont ma famille est originaire ! On m’a placé direct dans un centre d’apprentissage à comptabiliser les absents et répondre aux courriers. L’épanouissement assuré ! »

« DES VALIDES TROUVENT QUE C’EST PARFOIS LIMITE ALORS QUE CERTAINES PERSONNES HANDICAPÉES ESTIMENT QUE JE POURRAIS ALLER PLUS LOIN ENCORE »

Bien vite, l’homme se retrouve à la tête d’une mission sur la sécurité routière et au… théâtre ! « Je prenais des cours et ma prof m’a mis en relation avec un metteur en scène, Eddie Arnelle, qui m’a fait jouer à basse terre dans le projet- concept « Embouteillages Caraïbes ». C’était mon premier cachet de comédien ! » Il participe dans la foulée à une Master Class avec Jean-Michel Ribes qui interroge les 15 comédiens présents et leur parle de se fédérer. « Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd mais d’un paraplégique ! En avril 2010, j’ai déposé les statuts du GAG (groupement des Acteurs de Guadeloupe) avec Gustave Parking à la vice- présidence. Nous avions 27 membres fondateurs ! Et j’ai été élu Président pour les bonnes et simples raisons que je n’avais de « casseroles» avec personne étant nouvel arrivant, que j’étais paraplégique donc pas concurrent et que je suis teigneux ! »

Gérard est même venu au Festival de Cannes en 2012 comme représentant du GAG. « J’ai rencontré Bruno Messy qui fut agent des Forbans qui m’a dit « Toi, tu vas me payer ma retraite ! ». Il m’a fallu 3 ans de maturation, un premier One Man show « En roue libre » co-écrit avec Laurence Josèphe et Laurent Tanguy, des premières parties de leur spectacle « Domino », des cours avec Florence Bersot pour me lancer dans l’aventure ! » En juillet 2014, il rôde son second One man au Festival d’Avignon. « Je me suis donné deux ans pour être reconnu comme comédien par tous les publics. Je ne veux pas de l’étiquette « handicapé ». Je n’ai pas souffert de mon handicap et quand les gens sont cons, j’oublie ! Maintenant, je ne suis pas dupe… Quand je monte… euh… roule sur scène, j’ai de l’impact et j’essaie de modifier les regards qu’on porte à celui qui est différent. D’autant que moi, je cumule… Je suis chauve ! » conclut-il dans un grand éclat de rire.

Asseyez-vous, ça va faire mal !
Tous les jours à 12h15 du 4 au 26 juillet 2015


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